Phot: Franz Grünewald. Direction Artistique: Marta Pucci
Le stress peut-il affecter vos règles ?
Comment le stress peut-il influencer votre cycle menstruel ?
Ce qu'il faut savoir sur le stress et le cycle menstruel :
Le stress peut être aigu ou chronique et peut affecter votre santé physique et mentale.
Le stress chronique peut être associé à des modifications du cycle menstruel, notamment des cycles irréguliers, un flux plus abondant et des règles douloureuses. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre comment les différents types de stress peuvent affecter les différentes personnes.
Des changements dans le mode de vie, tels que l'exercice, le sommeil et la méditation de pleine conscience, peuvent contribuer à réduire le stress. Il est important de parler à votre médecin·e si vous constatez que votre niveau de stress affecte votre travail ou votre vie sociale.
Tout le monde est confronté au stress, et pour beaucoup, ce n'est pas une expérience agréable. Le stress n'est pas toujours mauvais, mais certaines recherches suggèrent que différents types de facteurs de stress (raisons du stress) et le moment où ils se produisent peuvent entraîner des changements dans le cycle menstruel d'une personne.
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Qu'est-ce que le stress ?
Le stress est une réponse psychologique et physiologique à des changements dans votre environnement, qui peut être émotionnel, physique, social ou culturel (1,2).
Le stress n'est pas toujours négatif. Les activités de la vie quotidienne qui provoquent intentionnellement un stress à court terme, comme l'exercice, peuvent en fait avoir des effets positifs sur la santé (3,4).
Cependant, lorsque la plupart des gens parlent de stress, ils font généralement référence à des formes de stress chroniques et/ou négatives, telles que des exigences trop élevées à l'école ou au travail, ou le décès d'un être cher (1). Les chercheurs parlent de charge allostatique pour désigner l'impact sur la santé de ces facteurs de stress, qu'ils soient liés à des expériences quotidiennes ou à des événements traumatiques soudains (5). Des niveaux élevés de charge allostatique ont été associés à des effets physiques (tels que les maladies cardiaques, le diabète et le cancer) et mentaux (tels que des taux plus élevés de dépression, d'anxiété et de toxicomanie) (5). Les personnes souffrant de stress chronique peuvent ressentir une tension corporelle accrue, avoir des sautes d'humeur plus fréquentes ou avoir des relations sociales altérées (6).
Le stress affecte-t-il le cycle menstruel ?
Le stress lié à des situations extrêmes ou traumatisantes a été associé à des modifications du cycle menstruel. Les adolescentes exposées à la guerre et aux migrations forcées peuvent présenter des taux plus élevés de troubles du cycle menstruel, notamment des règles douloureuses, des règles abondantes et une aménorrhée (absence de règles) (7). Certaines recherches ont montré que l'exposition à la famine à un âge précoce pouvait être liée à une insuffisance ovarienne prématurée et à une ménopause plus précoce (8, 9). Les abus physiques, émotionnels et sexuels ont été associés au développement du syndrome prémenstruel (SPM) et du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) (10-12).
Des recherches récentes ont étudié l'impact du stress perçu sur les cycles menstruels pendant la pandémie de COVID-19. Les périodes peu fréquentes, irrégulières, abondantes ou prolongées ont toutes été étudiées en relation avec la pandémie (13,14). Toutefois, des recherches plus approfondies et de meilleure qualité sont nécessaires pour déterminer l'étendue de ces impacts (13,14).
Pourquoi le stress affecte-t-il le cycle menstruel ?
Le stress active une voie hormonale dans le corps, connue sous le nom d'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA) (15). Cette activation peut augmenter les niveaux de cortisol et d'hormone de libération de la corticotrophine (CRH) (15). L'axe HPA, le cortisol et la CRH agissent pour contrôler la réponse au stress dans l'organisme (15). La libération de CRH et de cortisol peut diminuer la production d'hormones reproductives (16), ce qui peut entraîner une ovulation anormale, une anovulation (c'est-à-dire une absence d'ovulation) ou une aménorrhée (17,18).
Le stress peut-il réduire la régularité de votre cycle ?
Une étude systématique récente a montré que des niveaux élevés de stress psychologique étaient associés à des règles irrégulières. Cependant, il n'y a pas de relation cohérente entre le stress et la durée du cycle. Des niveaux de stress plus élevés sont liés à des cycles menstruels à la fois plus courts et plus longs (19).
Les études peuvent être contradictoires parce que le stress des participants à l'étude n'était pas nécessairement le même. En outre, les définitions de la longueur anormale du cycle diffèrent d'une étude à l'autre et reposent en grande partie sur des données autodéclarées par les participants, ce qui peut être plus subjectif. Il est également possible que chaque personne réagisse différemment à l'exposition au stress.
Le stress peut-il provoquer des règles plus abondantes ?
Des niveaux élevés de stress peuvent être liés à un déroulement atypique des règles chez certaines personnes (19). Cependant, il se peut que seuls certains types de stress affectent le flux menstruel. Par exemple, le stress associé à la pandémie de COVID-19 a été lié à des flux menstruels plus abondantes (20-22). Une étude portant sur des athlètes féminines a montré que celles qui percevaient un niveau de stress plus élevé avaient plus souvent des saignements menstruels abondants (23). Cependant, le stress scolaire ne semble pas rendre les règles plus abondantes (19).
Une fois de plus, ces données contradictoires peuvent indiquer qu'il existe de nombreux types de stress différents, que l'organisme de chaque personne peut réagir différemment et qu'il est nécessaire de poursuivre les recherches dans ce domaine. Le suivi de vos expériences dans l'application Clue peut vous aider à identifier vos propres tendances.
Le stress peut-il accentuer les douleurs menstruelles ?
Des niveaux élevés de stress pourraient augmenter la perception de la douleur en général (24). La dysménorrhée (règles douloureuses) est plus fréquente chez les personnes qui se déclarent plus stressées (25). Cependant, l'intensité des crampes menstruelles peut varier en fonction du type de stress que vous subissez. Par exemple, l'exercice physique a un effet protecteur contre la dysménorrhée (26). Certaines athlètes féminines font état de crampes menstruelles moins intenses malgré des niveaux de stress plus élevés (23).
Le stress peut-il avoir un impact sur l'ovulation ?
Les différents effets du stress peuvent être dus, en partie, au moment où il se produit. Un stress plus élevé pendant la phase folliculaire (du premier jour des règles jusqu'à l'ovulation) a été associé à des changements dans la fonction reproductive typique (27). Dans une étude récente, les personnes qui signalaient un stress pré-ovulatoire (pendant la phase folliculaire) étaient moins susceptibles de tomber enceint·e·s que ceux·elles qui ne signalaient pas de stress pendant la même période (27). Cela suggère que le stress peut amener l'organisme à retarder ou à supprimer complètement l'ovulation (18).
Quand devez-vous consulter un·e professionnel·le de santé ?
Vous devez consulter un·e médecin·e si (28-31) :
Vous n'avez pas eu de règles depuis plus de trois mois
Vous avez l'impression que votre stress a un impact sur votre santé physique ou émotionnelle.
Vous présentez des changements menstruels, notamment des cycles irréguliers, des modifications du flux menstruel ou des douleurs accrues pendant les règles.
Vous avez l'impression de ne pas pouvoir manger ou dormir à cause de vos changements d'humeur.
Le stress qui provoque des changements de votre humeur ou de votre sommeil sur le long terme ou qui est source de douleurs physiques chroniques peut avoir de graves conséquences. Si vous éprouvez des niveaux élevés de stress chronique, vous devriez en parler à votre professionnel·le de santé.
Comment gérer le stress pendant les règles ?
Le stress peut faire partie de la vie, mais il y a des choses que vous pouvez faire pour aider à gérer vos symptômes pendant les périodes de changements hormonaux.
L'exercice physique : une activité physique régulière peut avoir un effet protecteur contre les effets négatifs du stress et améliorer la résistance aux facteurs de stress futurs (4).
Le sommeil : le manque de sommeil est lié à des modifications de la fonction de reproduction (32). Les adultes ont besoin d'environ sept heures de sommeil par nuit pour une santé optimale (33). Dormir suffisamment permet de réduire le stress et d'améliorer la santé physique et mentale (33).
L'engagement social : les personnes qui déclarent avoir plus de liens sociaux peuvent avoir des niveaux de stress chronique plus faibles et subir moins de conséquences sur leur santé (34).
La méditation de pleine conscience : une pratique régulière de la pleine conscience peut contribuer à réduire la réactivité d'une personne aux situations stressantes (35).
Le magnésium : les personnes sujettes à l'anxiété peuvent ressentir une réduction du stress en prenant un supplément de magnésium (36). Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires.
Exercices de relaxation : la relaxation musculaire progressive et la respiration profonde peuvent favoriser la détente et la réduction du stress (37,38). Il convient de noter que des recherches supplémentaires sont nécessaires.
Pour certaines personnes, le stress qui fluctue tout au long du cycle peut être le signe d'un autre problème. Le syndrome prémenstruel (SPM) est un ensemble de changements physiques et émotionnels dans les jours précédant les règles (39). Parmi les symptômes, citons l'irritabilité, les maux de tête, les troubles du sommeil et les problèmes digestifs (39). Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) se manifeste lorsque des symptômes sévères du syndrome prémenstruel interfèrent avec votre vie quotidienne et vos relations (39).
Les personnes qui souffrent du syndrome prémenstruel ou du trouble dysphorique prémenstruel peuvent bénéficier d'interventions telles que la thérapie cognitivo-comportementale, l'hormonothérapie ou les antidépresseurs pour les aider à gérer les changements d'humeur cycliques (40-42).
Vous ne savez pas si le stress affecte votre cycle ?
Clue peut vous aider à suivre votre stress, votre énergie, votre sommeil et votre activité physique. Clue vous rappelle également de vérifier vos sentiments chaque jour afin de mieux comprendre comment ils évoluent au cours du cycle menstruel. Si vous êtes abonnée à Clue Plus, vous pouvez découvrir le moment où vous ressentez le plus fréquemment chaque sensation au cours de votre cycle menstruel dans l'onglet Analyse. Cela vous aidera à identifier des modèles et à savoir à quoi vous attendre à chaque phase. Vous pouvez également découvrir les autres éléments que vous avez suivis, ainsi que ces sentiments, afin d'identifier les facteurs d'influence.
FAQ
Le stress affecte-t-il le cycle menstruel ?
La recherche a établi un lien entre le stress et les modifications du cycle menstruel, notamment les cycles irréguliers, les saignements menstruels abondants et la dysménorrhée (19,20,23,25). Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer pourquoi le stress a ces effets, mais on pense qu'ils sont dus à l'interaction du stress et des hormones de reproduction dans l'organisme (16,18).
Est-il normal de se sentir stressé pendant les règles ?
De nombreuses personnes font état d'un niveau de stress accru juste avant les règles (43). Pour de nombreuses personnes, ce stress peut être géré par des changements de mode de vie (4,35,37). Cependant, des niveaux constamment élevés de stress cyclique peuvent être le signe de quelque chose d'autre, comme le syndrome prémenstruel ou le trouble dysphorique prémenstruel (39). Le suivi de vos expériences peut vous aider à obtenir des informations sur le moment, l'intensité et l'impact de vos niveaux de stress par rapport à votre cycle.
Comment puis-je me détendre pendant mes règles ?
L'exercice physique régulier, un sommeil suffisant et des relations sociales peuvent être des moyens bénéfiques de prendre soin de votre corps et de votre esprit pour réduire le stress (4,34,44). Certaines personnes estiment que l'intégration d'exercices de pleine conscience ou de relaxation peut contribuer à leur bien-être général (35,37). Parfois, des suppléments peuvent être utilisés pour promouvoir une humeur positive (36) et pour les personnes souffrant de troubles de l'humeur, des médicaments peuvent être utiles pour gérer les symptômes (41).
